L'émulation entre les soldats était entretenue par des récompenses nombreuses et variées, que l'on accordait à ceux qui avaient accompli quelque action d'éclat ; elles étaient remises solennellement en présence de la légion sous les armes. De ces récompenses, les unes étaient décernées par le général : elles consistaient en une épée, une lance,
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ou un casque ou un bouclier d'une forme particulière, ou un sagum de diverses couleurs, etc. D'autres, plus renommées, étaient décernées par le Sénat : la couronne castrensis,
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au soldat qui avait sauvé le camp ; la couronne civique,
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à celui qui avait sauvé la vie à un citoyen, etc.
Les généraux pouvaient, aussi bien que les soldats, obtenir ces récompenses ; d'autres leur étaient spécialement réservées. La plus éclatante de toutes était le triomphe, que le Sénat accordait à un général victorieux, à condition que sa victoire fût décisive et terminât la guerre, qu'elle eût assuré ou reculé les limites de l'empire, qu'elle eût été remportée sur des ennemis du nom romain et non dans une guerre civile, enfin, que 5 000 ennemis au moins eussent péri dans la bataille.
Quand le triomphe avait été accordé, le vainqueur venait camper aux portes de Rome avec son armée ; le jour venu, les pontifes en grand costume se rendaient à son camp et le cortège se mettait en route. On y voyait figurer les dépouilles enlevées à l'ennemi,
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les images des villes prises,
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la foule des captifs enchaînés, les généraux ennemis en habits lugubres, puis les tribuns des légions, les chevaliers, les sénateurs en toge blanche, les magistrats avec leurs licteurs ; enfin, sur un char traîné par quatre chevaux blancs s'avançait le triomphateur,
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vêtu d'une robe de pourpre, la tête couronnée de lauriers. La marche était fermée par les légions victorieuses. En suivant la Voie sacrée, la pompe triomphale se rendait au Capitole, où l'on offrait un sacrifice solennel, dans lequel on immolait des taureaux blancs aux cornes dorées.
Pour une victoire moins éclatante, le Sénat accordait seulement l’ovation, sorte de triomphe inférieur, où l'on immolait une brebis (ovis) au lieu d'un taureau, et où le triomphateur était à cheval au lieu d'être sur un char.