Vers 1550 apparaît en Italie un nouveau genre dramatique, issu de la farce médiévale et du carnaval, la commedia dell’arte, théâtre interprété par des gens de l’art, c’est-à-dire par des comédiens professionnels. Ils sont les premiers à en faire leur métier et intègrent des femmes dans leurs troupes.
La commedia dell’arte n’utilise pas un texte écrit : les acteurs suivent une sorte de scénario qui donne le sujet et les grandes lignes de l’intrigue, et improvisent les gestes et les dialogues, qu’ils émaillent de jeux de mots, de chants, de grimaces, d’acrobaties, de danses.
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Les troupes, de six à douze acteurs, jouent dans des théâtres aménagés, mais aussi en plein air. À l’exception des amoureux, les acteurs portent des masques de cuir.
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Les personnages de la commedia dell’arte sont des stéréotypes : les maîtres, comme Pantalone,
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vieux commerçant retraité, avare, trompé par sa femme et ses enfants ; les valets, comme Arlequin,
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malin, espiègle et cupide, porté sur les femmes, ou Polichinelle,
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vieux garçon, grincheux, fainéant, rusé, gourmand, menteur et grossier, ou encore Scaramouche,
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valet hâbleur, fabulateur et froussard ; les servantes, comme Colombine,
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femme de chambre pleine d’indépendance et de franc-parler ; les amoureux, comme Isabelle ou Léandre ; les soldats, comme Matamore,
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soldat fanfaron, mais peureux.
La Commedia dell’arte connaît une grande popularité, en particulier en France. Molière partage la salle du Palais Royal avec la troupe des Italiens, et voue une admiration extraordinaire à Tiberio Fiorilli, le Scaramouche de la troupe.
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Au XVIIIe siècle, Carlo Goldoni fera évoluer la commedia vers la comédie de caractère, en éliminant les masques et en offrant aux personnages une certaine individualité.